La métamorphose du Sujet

Remonter N°24 T La métamorphose du Sujet

 

 

Edouard Delruelle : deBoeck 2004   : Métamorphose du Sujet

Qu'est ce qu'une éthique philosophique?

Ethique : dimension subjective des valeurs et des normes = la façon dont chacun se comporte, dont chacun se définit comme sujet moral. Morale: code, systéme de régles incorporées. Ethique:style d'existence, pratique de soi.

La morale relève du rapport à soi. cette morale a été intériorisée. Le droit relève du rapport au autres. Il est positif donc réel,    effectif que s'il existe un pouvoir capable de faire pression par la menace de sanctions. Les jeux de pouvoir/résistance définissent    la politique (la polis) : lieux où les acteurs sociaux débattent..

Champ éthico-moral : rapport à soi; La societé définit une série de mode subjectivation : être conscient de soi.

Champ Juridico-politique : rapport aux autres; La socité définit une série de mode d'assujetissement.

L'éthique est cet espace de pensée où le sujet s'écarte de lui même, se retourne sur soi.

La culture est un ensemble  de schémas et de style de vie qui permettent aux individus de vivre leur subjectivité , de s'interroger sur le sens à donner à leur vie.

Hétéronomie-autonomie : Dans la société traditionnelle, l'individu devient un sujet à part entière après avoir été initié à la loi du groupe, lui qui est censé venir d'une source radicale d'altérité :les dieux. Leur ethique et leur politique se fondent sur la sousmission   à un autre: culture de l'hétéronomie.

Les grecs ont inventés l'autonomie : libre recherche qui alimente l'éthique et la politique par le dialogue et la critique : les individus cherchent eux-même un sens à leur existence: auto-initiation

Danger actuel : perte de repère : crainte d'une réduction de la subjectivité sur la seule sphère de l'individu.

Partie I Ethos Grec : Vivre selon la nature .

Ch1 : La subversion grecque : penser par soi-même.

1/ L'invention grecque de l'autonomie : (du mythe au logos).

Logique de l'ambiguite des mythes qui ont pour fonction d'expliquer et de justifier l'ordre du monde (ambivalence et mystère). En philosophie le monde est pensé en terme d'équilibre, d'harmonie et d'unité : logique de contradiction.Les lois ne viennet plus des dieux, mais des citoyens: place centrale de l'argumentation (logos).

Les deux traits du mode de subjectivation traditionnel sont l'hétéronomie ( sousmission à la loi de l'autre) et le holisme, c'est à dire l'appartenance au tout social). L'homme peut faire n'importe quoi, mais il ne doit pas faire n'importe quoi: il sagit d'éviter l'hybris, la démesure. Le probléme éthico-politique devient un probléme tragique.

2/Oedipe ou la volonté de savoir.

Oedipe est celui qui en sait trop. Il sait résoudre l'énigme, il devient roi. Il finit par savoir qu'il a tué son père et commis l'inceste. L'hybris d'Oedipe est de prétendre accéder seul à la maitrise de soi, par sa seule volonté de savoir. Il est punis de sa présomption     à vouloir tout savoir.

Oedipe est le héros dont l'identité n'est plus définie par la tradition et la transmission, mais par le désir de voir la réalité sans le      filtre du sacré.

Sophocle repère le danger de l'autonomie : déréglement et démesure; Capacité à reconnaitre les limites de son pouvoir sur les  choses et lui même.

3/Socrate : "Se connaitre soi-même"

Les dialogues de Socrate sont des dialogues aporétiques (sans issue).

Connais-toi toi même : sagesse de la finitude; fini comme limité à l'opposé d'absolu; indéterminé.

L'homme a accés au réel, aux autres, à soi-même qu'à travers un horizon qui est irréductible.

Se soucier de soi : réfléchir sur soi-même, déterminer la véritable valeur des choses. En mieux se connaissant et en connaissant   ses limites , vous ferez de l'existence quelquechose de bien et d'harmonieux. L'éthique grecque est une éthique attractive ; les hommes sont naturellement attirés par le bien. La faute morale ne réside pas dans la volonté mauvaise, mais dans le déréglement du savoir.

Aporie de la philosophie : Pourquoi faire dépendre le bonheur du savoir, si tout savoir est vain? Le philosophe est celui qui cherche    à savoir.

Thrasymaque : Démystifie la loi : toute doxa, tout discours moral sur le droit n'est qu'une mystification. Le langage de la justice  n'est jamais qu'une légitimation après coup d'une puissance de fait.

CH2 Le sujet à l'âge Classique.

1: Platon : Quête de la transcendance: idéalisme éthique. La connaissance du bien est une reminiscence: le vrai est au delà de la voute celeste;transcendance.

Justice :Comment se comporter en homme juste ? Mode de subjectivation.Comment la cité doit t elle être organisée? Mode d'assujetissement.

S'accomplir comme sujet, c'est effectuer tout un traavil sur soi, pour retrouver les vérités que nous avons oubliées, pour remonter jusqu'au sommet du ciel. Allégorie de la caverne: perspective initiatique; les hommes ne connaissent de la réalité que des ombres, c'est à dire des simulacres. Idéalisme : la connaissance trouve sa source dans les idées et non dans l'expérience sensible. Seul le philosophe détenteur d'un savoir est habilité à gouverner la cité.

Une idée est un modèle, un idéal que nous devons chercher à atteindre.Platon est convaincu que si le sujet observe attentivement  le monde tel qu'il est, il y verra ce qui doit être, ce qu'il faut faire. L'être est une valeur immuable et éternelle.

Le sujet platonicien s'accomplit en tant que sujet, à travaers tout un travail sur soi, une métamorphose intérieure pour amener    l'âme à une forme d'équilibre.

2: Aristote : le réalisme éthique.

Il n'y a qu'un monde celui où nous vivons. toute connaissance des choses vient par l'intermédiaire des sens. C'est en ordonnant le réel qu'on arrive à déterminer son essence. L'essence d'une chose, c'est son invariant, ce qu'elle est naturellement. Formes : La théorie des formes est inspirée de la biologie. Principe actf de vie et d'organisation du sensible, de la matière. Dynamique" naturelle" d'une chose : La fin de l'homme est de vivre heureux dans la cité.

Déf : Les êtres sont donc formés en fonction d'une finalité qui leur est propre et qui définit leur nature. "La nature de chacun ,     c'est sa fin" (politique). La fin de l'activité pratique (praxis) est le bonheur et la vertu éxigée pour y arriver c'est la phronèsis : la perspicacité , le tact et l'intelligence en situation : la justesse , la prudence.

L'activité productrice est la poiesis dont le but est l'efficacité; L'activité théorétique : domaine de la science concerne le vrai et     le faux. Ceci indépendamment de la pratique morale.

"Nous délibérons non pas sur les fins elles-même, mais sur les moyens d'atteindre les fins" Ethique à Nicomaque.

L'espace politique forme l'horizon irréductible de toute vie humaine. Aristote compare la cité à un corps sans lequel les différents membres ne sont rien. La cité est une totalité moralement première par rapport aux individus. "L'homme est par nature un vivant politique" Zoon politikon. La cité n'est pas un théatre, un champ seulement ouvert à la stratégie et aux rapports de forces. C'est  une fin (télos) et un bien, un tout qui existe par nature.

Sens du droit naturel : loi qui est éternelle : ni d'hier , ni d'aujourd'hui et dont personne ne connait l'origine. Universel?

Aristote propose pour orienter la vie citoyenne, une certaine idée de l'ordre et non la transcendance. Aristote tient à l'idée que la cité existe par nature. Elle est une totalité qui est davantage que la somme des individus qui la compose (holisme).Elle a plus de valeur qu'eux. L'idée de droits naturels attachés à l'individu en tant que tel n'a pas de sens pour les contemporains de Platon et Aristote.

CH3 Le sujet à l'âge Hellénistique :

Philosophie comme exercice d'auto-initiation, mode de vie;

Le stoicisme : Sénéque,Epictéte,Marc-Aurèle

La raison stoicienne est immanente au monde où nous vivons. L'homme ne peut modifier par sa volonté, le cours des choses. Situation tragique de l'homme : conduit par le destin, nous ne sommes finalement libres de rien. L'éthique stoicienne porte sur le monde intérieur, sur les choses qui dépendent de nous. L'ordre du monde est parfait et rationnel, il doit donc rester inchangé, ce sont nos désirs qui doivent être modifiés et travaillés.  Le bonheur consite à vivre conformément au dessein de la nature. Le mal, inersement est l'emportement des passions. Le mal n'existe pas dans le monde (Epictète), mais dans notre esprit quand il est    troublé. Vivre selon la raison, ce n'est rien d'autre que se sousmettre à cette absolu de cohérence avec soi.

Le projet éthique stoïcien est d'atteindre l'a-patheia (sans-passion). L'indépendance totale à l'égard des sentiments intérieurs. Le mode de subjectivation stoïcien consite dans le combat continuel que nous devons mener en nous-même pour    triompher de nos passions.

L'épicurisme :c'est un hédonisme

La finalité de la tranquilité et de l'équilibre de l'âme est la même que le stoïcisme, mais si ce dernier visait à réduire au maximum la somme des déplaisirs, l'épicurisme vise quand à lui à accroitre la somme des plaisirs. La recherche de l'ataraxia  (absence de trouble).Arriver à la maitrise de soi en dominant les passions et en éliminat tout trouble à l'âme.

La philosophie est un mode de vie qi permet à tout individu de se problématiser comme sujet au terme d'une radicale transformation de soi-même.

Lucrèce :artificialisme. Tout est hasard et artifice, la nature n'est qu'une succession aléatoire d'artifices. Clinamen (déviation) :   être libre, ce serait s'écarter volontairement du déterminisme. Plus radicalement le monde serait originairement indéterminé. Le  monde serait toujours en train de naitre, c'est à dire de "décliner". L'anthropologie Lucrétienne repose sur une philosophie de la contingence radicale. Le sens de la vie ne réside, ni dans la volonté du sujet, ni dans quelque finalité, inhérente à la nature. Le    sens de la vie est le produit d'un carambolage, d'un jeu de déviations imprévisibles. Le processus de subjectivation est un processus aléatoire d'entrelacements.

Lucréce pulvérise l'idée de nature, en faisant de l'artifice et du hasard le tissu ultime de l'existence : c'est nous qui produisons, qui façonnons notre vie.

Le cynisme et le septicisme .

Diogéne : Le dessein philosophique de diogéne est   d'ébranler les fondements même de la culture.                                       Echange des femmes, des biens, des mots. La finalité de l'éthique cynique est l'atuphia ( sans-vanité).

Pyrrhon d'elis / Sextus Empiricus (empirique).

Le septique doute, mais pas sur tout, seulement ce qui exéde l'apparaitre, c'est à dire, sur l'être. Il n'y a de vérité que relative au sujet qui les appréhende et à la situation dans laquelle il se trouve."suspension de tout jugement" (époché). Le mode de  sujectivation des septiques est la recherche d'un état d'égalité parfaite avec soi-même, d'indépendance absolue à l'égard des êvenements.

Ethique et nature : Dans son rapport à soi , comme dans son rapport aux autres, le sujet éprouve sa finitude par rapport à la nature intrinséque du réel. La limite de toute subjectivité et de tout droit, c'est l'être, le monde tel qu'il s'offre au regard. La véritable source de toute morale (pour les grecs) et de toute éthique, ce n'est pas l'homme mais la nature. Dans ce sens les grecs ne sont pas humanistes.

Pour les anciens, le bien est dans la nature des choses et la sagesse de l'homme est de l'observer et de s'y conformer. Dire ce qui doit être, prescire la limite, c'est énoncer ce qui est, c'est contempler l'être. Ethique attractive (et non impérative), la philosphie grecque cherche à identifier les repéres rationnels de notre attraction naturelle pour le bien et le bonheur.

Pour nous les modernes, l'observation des phénomènes ou des cycles naturels n'a aucune portée morale, c'est "en nous" dans notre conscience intérieure que nous déterminons ce qui est bien ou mal, ce qui est juste ou injuste.

II L'éthos Philosophique Chrétien "aimer Dieu"

Ch1 Ethique Chrétienne de la foi en Dieu.

1 Paul. Le sujet comme individu- hors du mal.   Foi <>Loi

Le chrétien qui vit sa foi avec sincérité et cohérence accepte par principe de se soumettre à l'autre : hétéronomie.

Ethique Judaique : Il y a entre Dieu et les hommes un lien de nature juridique (l'alliance avec son peuple) . Le salut Juif est donc indissolublement collectif et personnel. Etre juif c'est se rapprocher de Dieu. L'éthique judaique est une orthopraxie , une éthique de l'action droite, dont la vertu première est la responsabilité. Le processus de subjectivation judaique est de type initiatique.

La faute n'est pas comme en Grèce une démesure perturbant l'ordre extérieur, qui devra être restauré. Dans la Bible la faute est     une infidélité qui offense Dieu, elle provoque un sentiment de culpabilité qui est source d'un repentir interieur, appellant le pardon      de la part de l'offensé. Ethique impérative : le lieu où se trouve la sujectivation est , moins la tête que le coeur, moins l'intellect     que la volonté.  Le mode de subjectivation est un mode d'assujetissement à Dieu.

Ethique Chrétienne : Le point central du christianisme est l'incarnation. Dieu s'est fait homme. L'histoire est ordonnée à une fin dernière qui scellera la réconcialiation de l'humanité. La religion Chrétienne est une religion de l'espérance et de la foi. Ce n'est pas   la loi qui sauve, mais la grâce de Dieu. Les juifs croient que l'homme se sauve par ses oeuvres, les actions bonnes qui sont   conformes à la loi. Les chrétiens estiment qu'il n'y a de salut que par l'intervention gracieuse de Dieu à laquelle nous devons     croire. Une éthique de la foi juste, de la confiance en Dieu (Ortho-doxie) : croyance, juste droite.

Epitre aux Ephésiens : "car vous êtes sauvés par la grâce à travers la foi, et cela ne vient pas de vous, c'est un don de Dieu". Le devoir chrétien est moins d'obéir aux commandemens de Dieu , que d'imiter Jésus, de vivre comme lui dans l'amour , la cahrité.

L'arrachement au péché ( faire mourir en lui les désirs terrestres pour arriver à faire le sacrifice de sa personne égoiste) améne le chrétien à son identité véritable de sujet. Celle de membre d'un corps mystique du christ, la communion fraternelle des hommes. Cette communion est une réalité humano-divine, comme le christ, au sein de laquelle tous les hommes sont égaux.

Le chrétien s'efforce t-il d'incorporer, d'intérioriser l'épreuve qui a été celle de J.C. Le salut devient une affaire , non collective,      mais individuelle. Le sujet chrétien ne se subordone pas à un tout (Dieu), il s'incorpore dans un individu en imitant sa vie qui a    été été une vie de sacrifice.

Renoncement au monde et à soi: Tout  en restant une éthique impérative, le christianisme est une pensée profondément anti-juridique. Le message du christ ne relève pas de la démonstartion rationnelel, mais du coeu et de la volonté. Ce qui comptes  est le rapport intérieur que le sujet noue avec lui-même, bien davantage que sa conduite extérieure. L'éthos chrétien culmine       dans l'épreuve de la croix.

Fossé entre l'éthos chrétien et l'éthosphilosophique : renoncement à soi.

L'examen de conscience philosophique est la maitrise des passions pour se rendre capable d'affronter les difficultés de l'existence : rationnalisation et esthétisation de l'existence. La fin même de l'examen de conscience du chrétien est de l'amener à renoncer à     soi, à mourir à lui même pour retrouver la véritable vie dans un autre monde, celui de l'esprit dans lequel est entré Jésus ressuscité.

D'un soi à construire du philosophe on substitue une pénitence qui opérera une rupture avec soi-même. Méditation sur soi-même  pour faire l'expérience de la finitude identifiée à une misère et ainsi s'arracher à la vie terrestre pour se rapprocher de Dieu.

Epreuve de renoncement à soi , d'un assujetissement à la personne de Dieu : obeissance à Dieu par l'imitation de J.C.

Difficulté, voir impossibilité d'atteindre cet objectif : imitation de JC qui a aimé à en mourir.

Culpabilité de l'homme par non respect de l'objectif. Culpabilisation de l'exsistence : aveu au confesseur.

2: St Augustin : La misère de l'homme sans Dieu.

Mode de subjectivation Augustinien: La lutte intérieure contre soi-même, le combat qui se passe dans la volonté même du sujet ,     le chemin vers Dieu. La connaissance de soi, consiste moins à s'extraire de son ignorance et de ses illusions, qu'à reconnaitre ses tentations, ses fautes afin de les purger. La technique de soi consiste à mourir à soi, pour pouvoir renaitre dans un autre soi, cad    le christ lui même. Pour St Augustin, la question est d'où vient que nous faisons le mal?   Il est en nous. Le mal n'est pas une perversion de la connaissance, mais une perversion de la volonté.

Pelage Contra St Augustin : Liberté contra Mal

La liberté a été "inventée" pour justifier la présence du mal dans le monde. "Le christianisme a fait  l'homme libre pour pouvoir être coupable" (Nietzsche).

Pelage : Doctrine volontariste : on peut sortir du péché, il n'est pas originel; on peut être à l'origine du bien.

St Augustin : En successeur de St Paul: Le salut ne provient pas de nos oeuvres, mais de Dieu lui même qui s'est fait homme.     C'est la foi qui sauve pas la loi.

La cité de Dieu: "Deux amours ont donc bâti deux cités: L'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu, la cité de la terre. L'amour de Dieu jusqu'au mépris de soi, la cité de Dieu.

L'exercice du pouvoir politique et juridique est par essence dépourvu de toute légitimité morale.

Déviation ou récupération : Le pouvoir politique se trouve au service du pouvoir spirituel.

CH2  De la Vita Contemplativa à la Vita Activa.

1 Du monachisme à la Scolastique. Alors que se met en place la socité féodale (V° et VI°), la vie intellectuelle est confinée dans les monastères. C'est autour de l'individu solitaire (monos) et du rapport complexe que le sujet entretien avec soi , que notre culture s'est lointainement construite. Le sujet chrétien tient son identité de son renoncement au monde.

XIII essort urbain et renaissance du droit civil et public. : La preuve et non l'épreuve. Le tort fait à l'état : offense faite à l'état et non au seul individu qui a été lésé. Trois piliers :

Religion rapport à soi
Droit rapport aux autres
Science rapport au Monde

Revalorisation décisive du monde laique : Revalorisation du monde de l'ordre naturel et mondain: Dominicain : St Thomas

Sécularisation et généralisation de l'élément individualiste : Franciscains : G.D'Occam . Rejet de l'individualisme et défiance envers l'idée d'ordre naturel.

2 St Thomas : la voie naturaliste.

Ce sont les choses sensibles qui renferment en elles-même une forme intelligible. Il n'existe rien d'idéel subsistant en soi, à distance du concret.L'homme n'est pas déchiré entre son âme et son corps, mais est un composé à la fois matériel et spirituel. On ne saurait donc concevoir de subjectivation en dehors du monde sensible. Ce qui accomplit le sujet, c'est bien l'intelligencee et la raison grâce auxquelles il se relie aux autres sujets et finalement à 'humanité entière : St Thomas renoue avec le holisme.

L'âme humaine n'est pas seulement forme du corps, mais perçée vers Dieu. L'homme est "capax Dei", mais il n'a aucunement la force d'y parvenir par lui même. La grâce est nécessaire pour élever l'homme au dessus de lui même et au dessus de la nature.

3 Guillaume d'Occam : La voie Individualiste : Françiscains, nominalistes en opposition à Dominicains, réalistes :St Thomas.

La subversion Françiscaine : St François d'assise (XIII°). Retour au spirituel et à l'intériorité: voeux de pauvreté des Françiscains. L'éthique françiscaine est une éthique impérative; il n'y a pas de droit naturel .

Les nominalistes soutiennent que seuls les individus existent, seuls ils sont réels, seuls ils constituent des substances. L'homme n'existe pas, il n'y a que des hommes.

La seule connaissance qui soit adéquate au réel, c'est donc la connaissance immédiate et intuitive, que nous avons des individus.
Les réalistes affirment que les concepts universels (les genres, espèces,l'homme..) sont une réalité en dehors de notre esprit.Ils existent au sens fort: logique de pensée des idées platonicienne ou des formes d'Aristote. Le monde extérieur n'est pas une poussière d'individus, mais il forme lui-même, un systéme de relation au dessus d'eux. (Holisme).


Chez Occam le droit naturel n'existe pas, ce n'est plus un droit objectif, totalisant, mais il existe comme droit subjectif.Ce qu'il y a   de naturel dans le droit, ce n'est plus l'ordre qui est au dessus des inividus et que ceux-ci doivent respecter , mais ce ne sont que les individus eux-même. Les universels ne sont que des noms, des représentations mentales, alors le droit objectif naturel n'existe pas. Le droit n'est qu'artifice: terrible coup de tonnerre dans le ciel de la pensée juridique (contestation du pouvoir politique)
alternative : St Thomas : être sujet , c'est d'abord trouver gràce à la raison, sa place dans l'ordre naturel des êtres. Franciscains :   le fondement du sujet est la volonté individuelle.


CH3 La réforme : le sujet comme individu dans le monde.

Dieu est accéssible directement à la conscience individuelle par la foi et par l'amour. A la justification par les oeuvres, Luther substitue la justification par la foi. (Retour à St Augustin : théorie de la prédestination):idée de la déchéance de l'homme.

Le sujet est seul face à Dieu , dans un face à face dramatique avec lui. Il ne dispose que de sa parole .

Luther rejette toute médiation, toute institution: la religion est une affaire privée.

Puisque le monde est la proie du mal et que celui-ci ne peut être éradiqué par un pouvoir humain, l'état doi se conteneter de contenir, d'administrer le mal. Le pouvoir pour Luther, n'a pas de finalité morale.

Calvin : Tourné vers l'action.

Dans le calvinisme, c'est à travers son engagement dans ce monde que l'homme manifeste sa fidélité à Dieu. On est loin de l'augustinisme et de Luther, où le face à face avec Dieu à lieu en retrait du monde, à travers la méditation et la contemplation. 

III° Partie L'Ethos Philosophique Moderne : "poser soi-même sa propre limite".

CH1 La subversion moderne du sujet.

1 L'univers infini et l'autonomie du sujet.

La figure moderne du sujet est celle d'un individu qui est autonome. Une synthése entre l'individualisme chrétien et l'autonomie grecque? L'empire universel au service de Dieu est ruiné par la royauté de France , d'Angleterre,d'Espagne. Galilée ruine l'image pré-moderne du monde :Monde clos,organisé comme un tout,finalité,hierarchisé.

L'univers physique est indifférent sur le plan moral. L'espace central moderne devient un univers infini et non clos:

Sans finalité : mécanique ; Egalitaire : plus de différence qualitative naturelle entre les êtres ; Individué : plus de solidarité des     êtres au sein d'un cosmos bien ordonné.

Désenchantement du monde :Max Weber. Il n'y a plus de pôle de réference sacré pour orienter les hommes : ni dans le champ politique, ni dans le champ physique.

Les repères éthiques sont aussi bouleversés. Dans le contexte d'un univers éclaté, il n'y a plus moyen de trouver dans l'être      (naturel ou divin) la limite de ce qui est humain ou inhumain. Il n'y a qu'une issue : s'assumer lui-même comme limite de ses propres actions et de ses propres pensées.

Alors que dans la philosophie pré-moderne, le sujet définissait toujours sa finitude à partir d'une limite qui lui était extérieure, le    sujet moderne prend conscience qu'il est lui même la limite de son être.

Se poser soi-même en tant que sujet, c'est à dire de se poser soi-même comme limite de ce que l'on est comme être humain. L'humanisme moderne, rompt avec le naturalisme ancien où la source de toute subjectivité était la nature ainsi qu'avec le théocentrisme chrétien où la source ultime de toute subjectivité était Dieu.

L'humanisme est donc la configuration philosophique qui consacre la capacité de l'homme , d'être le créateur de ses cadres de pensée et d'existence.

C'est l'auto-création et l'auto-limitation radicales du sujet, tant sur le plan éthique que politique.

 

L'humanisme est davantage un problème, qu'une solution. Car il est indissociable d'une crise des référents ultimes de la pensée qui met le sujet façe à lui même.

2/ Machaviel : La virtu du prince.

Sa méthode exposée das le Prince est de prendre en considération, les hommes tels qu'ils vivent et non tels qu'ils devraient vivre.     Il rompt avec toute perspective morale, tout droit natureL. Le propre de l'histoire et de la politique est le mouvement et l'instabilité. Il repère dans le cours de l'histoire, des rapports de forces toujours mouvants. Le conflit, la division sont constitutifs  de toute cité.

Le prince s'installe au coeur du conflit social permettant au peuple d'exprimer son désir de ne pas être opprimé et maintenant ainsi ouverte la dynamique inhérente à tout conflit. Une république véritable est une cité où l 'insubordinaion du peuple rencontre l'audace du prince. Virtu du prince : virtuosité et non vertu.

La religion est une ruse du pouvoir, c'est un instrument idéologique dont le prince use.

Le droit : La loi inscrit la force dans le temps. Le droit est là pour faire durer le système du pouvoir. Le droit met entre parenthéses l'instabilité de l'histoire, il permet à la cité de fabriquer du permament avec du mobile. Machaviel fait de la division (les grands/le peuple) et de la contingence l'être même de la politique.

Humanisme civique : construire la chose de tous: la respublica. Le sujet-individu est bien un sujet-individu dans le monde créant lui-meme le cadre de vie éthique et politique dans lequel il vit.

3 Thomas Hobbes : L'état terrible.

Etat de nature : compétition pour la richesse, l'honneur, le commandement. Le dispositif central est la peur (d'être tué ou dépossédé) qui rend " l'homme est un loup pour l'homme"

Le droit naturel est chez Hobbes identifié à la puissance qu' à chacun de faire ce qu'il veut pour exister (droit naturel, sans destination morale)

La loi de la nature : Une loi qui s'impose à tout individu comme une nécéssité. L'état permet de suspendre, de neutraliser l'état de nature: contrat social. Grand Léviathan : Dieu mortel auquel, nous devons notre paix et notre défense.

De l'état nous attendons sécurité d'existence. Etat de droit : le droit prend la place du bien (bonheur grec ou salut chrétien)

L'état doit être inflexible, mais non totalitaire. La sécurité est la substance de l'état; il n'intervient pas sur tout. Le cadre juridique doit être respecté. Paradoxe : pour vivre une vie humaine , les hommes doivent accepter que l'état reste inhumain ( le léviathan: monstre et machine)

4 John Locke : L'état arbitre : Humaniser le léviathan est l'objectif du libéralisme politique.

Libéralisme : la conservation de soi chez Locke, ne prend pas la forme de la sécurité, mais de la propriété. L'état n'est pas la base  de la vie sociale, mais tout au contraire, c'est le libre jeu des choix individuels qui en est le fondement. La société n'est pas un tout ordonné, mais un espace où des individus se reconnaissent tous libres et égaux.

Le contrat social est le moment où les hommes s'engagent mutuellement à se sousmettre, en cas de litige à l'autorité de l'état. L'état est justifié comme arbitre; La coopération, la justice existent à l'état de nature, la situation naturelle est la sociabilité. La relation peuple/état est une relation de confiance, l'état ne doit pas aliener les individus: c'est le peuple qui est souverain.

Le droit naturel redevient un étalon moral du droit positif. Le droit de l'individu a désormais , le statut d'une véritable valeur morale. Locke met en avant une valeur transcendante : le droit de l'homme, droit naturel qui est opposable à tous: dirigeants, partis.. l'homme a pris la place de Dieu. Si la religion n'est plus présente, la forme idéologique reste: référence légitimante organisée.

CH2 Le sujet à l'age du rationalisme classique.

1 L'éthique entre subjectivité et subjectivation .

Comment sortir de soi à partir de soi?  Quelle limite assigner à un sujet seul face à lui même?

Deux approches : Subjectivité ou subjectivation. Deux manières de s'orienter dans la pensée.

Subjectivité : Descartes, Kant, Husserl

Chercher dans le sujet un fondement, un élément irréductible de stabilité. Le fondement (le sujet) permet de légitimer, le plus solidement possible, les constructions de la culture.

Ethos méthodique : le sujet est défini comme subjectivité (au sens de subjectum : sous-jacent: substrat de toute pensée et de    tout agir)

Problématiser le sujet : c'est gagner une position d'extériorité par rapport aux êvenements changeants qiui nous affectent.

Subjectivation : Spinoza, Nietzsche, Sartre.

L'objectif de la pensée n'est pas de légitimer ce qui existe déjà mais d'expérimenter quelque chose de nouveau. Le sujet ne cherche pas à s'éprouver comme fondement mais comme franchissement. Il n'y a plus de point fixe à isoler, mais des points de fracture     à repérer. Chercher ce qui dans la vie, dans l'histoire nous permet de franchir nos limites. Le sujet est ici subjectivation : mouvement, métamorphose.  Philosopher , non pas pour s'arracher à l'histoire ou à la contingence, mais pour éprouver les forces    qui la constitue.

Chaque fois (Spinoza, Nietzsche, Sartre ) en utilisant la conceptualité des fondateurs, les 3 philosophes opérent "un passage à la limite" par rapport à eux, comme s'il sagissait de traduire en terme de subjectivation ( franchissement, métamorphose..) ce que l'éthos dominant isole en terme de subjectivité (point fixe, fondement)

2 Descartes : Subjectivité-Maitrise de soi

La probléme philosophique n'est plus qu'est-ce que l'être, mais qu'est-ce que la connaissance? Qu'est-ce qu'un sujet pensant capable d'évidence? Deux opérations orientent toute la pensée : l'intuition et la déduction. Double message du discours de la méthode :

message d'émancipation et d'autonomie de la pensée: l'indépendance d'esprit est le premier et véritable critère de rationnalité.

message de maitrise et de domination de la nature .

Il nous invite à démystifier la nature , à ne plus voir en elle qu'un objet neutre offert au calcul et à la manipulation de l'homme.

Descartes ne nous autorise à nous rendre maitre de la nature, du réel que pour autant que nous continuions à nous interroger sur nous même.

Le doute : le doute n'est pas existentiel , mais méthodique. L'expérience philosophique de Descartes est bien une expérience qui      met le sujet façe à l'évidence de son être comme fondement: être pour penser.

Dualisme ontologique radical entre l'âme et le corps : âme substance spirituelle dont l'attribut est la pensée. corps substance matérielle dont l'attribut est l'étendue. Opposition: sujet à objet ; Homme ( qui est un je) au Monde (étendue physique)

Imperfection irréductible : le sujet cartésien se conçoit comme fondement, c'est là aussi où il s'éprouve comme être fini et imparfait. Face à cette finitude: Dieu apparait comme être infini et illimité. Si l'homme est un être fini, il y a en lui quelquechose d'infini qui confirme cet effet miroir entre lui et Dieu : la liberté.

Le libre arbitre, "nous rend en quelque sorte semblables à Dieu en nous faisant maitre de nous-même"

L'influence de l'âme sur le corps s'appelle action, tandis que celle du corps sur l'âme s'appelle passion. L'homme peut devenir maitre et possesseur de lui-même: générosité : ressort psychologique fondamental de l'éthos cartésien.

L'éthique cartésienne est une éthique d la subjectivité, où le sujet est sous-jacent à lui même, où il est le substrat de sa propre existence.

3 Spinoza: Subjectivation et transformation de soi .

Le Dieu de la théologie est abandonné au profit d'un être présent partout et en toute chose, qu'il appelle SUBSTANCE. Dieu est étendue autant que pensée, qu'il est, dans son être , aussi bien matérialité que spiritualté: scandale pour l'époque.

C'est notre ignorance et notre paresse qui nous conduisent à invoquer quelque finalité ou principe transcendant : il est toujours possible de remonter la chaine des causes: "ils ne cesseront ainsi de vous interroger sur les causes des causes jusqu'à ce que     vous soyez réfugié dans la volonté de Dieu, cet asile d'ignorance".

L'homme n'est pas un être de volonté, mais de désir : "le désir est l'essence même de l'homme". Il y a toujours en nous   quelquechose qui nous dépasse : un désir d'être en acte plus puissant, plus libre, plus heureux. L'homme est conscient de ce qui lui arrive et de ce qu'il ressent, mais il est ignorant des origines de ce qui lui arrive. Je subis les effets de ce qui m'arrive, mais j'en ignore les causes. L'esprit n'est jamais qu'une représentation de ce qui arrive à mon corps. L'esprit est l'activité de penser le corps, une visée du corps. Spinoza affirme que ce qui fait probléme pour le sujet, c'est plutôt le corps.

Premier genre de connaissance : Notre rapport quotidien aux choses (Habitus de P.Bourdieu) , adhésion immédiate à ce qui nous entoure. La cause des malheurs des hommes réside dans la passivité avec laquelle ils reproduisent toujours les même schémas, les même comportements: le fait de dépendre, non de soi-même, mais de la fortune (subir ce qui nous arrive). Le bien et le mal ne     sont que des façons d'imaginer, des noms que nous mettons sur des situations données,et qui sont donc toujours relatifs.

Il n'y a pas d'auto-fondation possible de la morale par la conscience, car l'homme est un être dont la conscience est toujours conscience du corps et du monde qui l'entoure. Spinoza est accusé d'immoralisme : en fait la ruine des illusions morales libère la possibilité d'une éthique.

2° Genre de connaissance: activité par lequelle le sujet produit des idées adéquates au réel. La connaissance, la joie de connaitre rend le sujet plus puissant, donc plus libre et plus heureux.

Devenir actifs et maitres de nous même : 3° genre de connaissance.Le sujet n'est alors plus affecté par aucune passion , il est absolument actif parce que devenu totalement transparent à l'Etre, c'est à dire à Dieu. La joie se transforme en béatitude, c'est à dire en plénitude intérieure.

Le sujet spinoziste n'aspire à rien d'autre qu'être soi-même, être de désir s'accomplissant totalement comme tel à travers l'exercice libérateur de la raison: éthique de subjectivation,franchissement graduel de ses limites.

Le droit naturel de l'individu n'est définit par rien d'autre que son conatus, sa tendance à persévérer dans son être : mon droit c'est ma puissance . Le fondement du droit est politique chez Spinoza: les hommes s'accocient pour augmenter leurs droits.     Chez Hobbes l'homme renonce au droit naturel au profit de l'état. Chez Spinoza : c'est pour mettre en commun la puissance.

La question poliitique majeure est : comment faire évoluer le désir ,de servitude en désir de liberté? Immaginaire collectif : désir du peuple. Le pouvoir de l'état ne peut se baser sur une coercition physique, mais sur un fond d'adhésion psychologique et symbolique qui nécéssite un entretien constant.

Tractacus théologico-politicus : probléme de la servitude politique. Alliance, complicités des prêtres avec les tyrans: superstitions comme instrument. Libérer les hommes du carcans de la théologie. Rendre au politique son autonomie des autorités religieuses.    "Les prophètes ont été doués , non d'une pensée plus parfaite, mais d'un pouvoir d'imaginer plus vif". Approche historique du  religieux (produire un savoir non religieux du religiieux) .

Le droit n'est définit par rien d'autre que l'obeissance qu'il requiert. Objectif de soumission des hommes aux régles de la société: régles juridiques et morales. L'obéissance repose sur une adhésion imaginaire, au sens propre: sur des images, des récits où    les hommes peuvent projeter leurs espoirs. Le rôle de l'état est de garantir l'ouverture de la société à elle même: tolérance, liberté d'expression. Une société libre est une société qui sait que ses récits ne sont que des récits, que ses rêves ne sont que des   rêves.

Partisant clair de la démocratie : guidé par l'espoir plutôt que la crainte. L'inhumain est dans la servitude : le pouvoir quand il retourne le désir contre lui-même. La forme juridique n'est pas essentielle, le centre est le potentiel de créativité que représente l'état de nature qu'il faut animer et non étouffer.

4 Kant : Subjectivité et raison pure.

L'éthos des lumières est un combat sur soi-même pour se libérer de toutes les formes d'hétéronomie, de servilité intérieure à l'égard des maitres et des tuteurs. L'objet de la critique philosopique est la raison pure.

L'idée centrale de Kant est que l'on peut maintenir l'exigence d'universalité et d'intelligibilité propre à la philosophie sans se référer    à une entité métapysique extérieure, mais en explorant seulement la structure de la connaissance humaine.

La science s'occupe des objets, la philosophie cherche , ce qui dans le sujet rend possible la connaissance de ces objets.

En opposition à Hume qui considère que si la raison est maitresse de la connaissance , dans le domaine de l'agir, c'est la passion qui est toute puissante. "La raison est et ne peut être que l'esclave des passions".

Kant met l'homme au coeur du dispositif philosophique : il part d'un champ pur de la pensée, qui se trouve dans le sujet lui-même.

Que puis-je savoir?                            Métaphysique       Critique de la raison pure.

Que dois-je faire?                               Morale                    Critique de la raison pratique.

Que m'est t il permis d'espèrer?      Religion                  Critique de la faculté de juger.

Finitude : Le sujet Kantien est un point de vue sur le monde : la finitude du sujet est radicale.

Trois facultés : sensibilité, entendement, raison .

La première condition de toute connaissance , c'est que l'objet soit donné à un sujet.

L'entendement structure les réalités logiquement; Critère de la raison pure : jusqu'aux limites de l'expérience. Le sujet ne peut rien connaitre des choses indépendamment de leur" mise en forme" par la sensibilité et l'entendement. La chose telle qu'elle est indépendamment de moi (le noumène) n'est pas accéssible; Nous ne connaissons que les phénomènes: ce que l'on voit.

La raison : La raison produit des idées qui permettent de donner un sens à ce qui nous arrive, par delà la conniassance qu'on peut en avoir.

L'absolu est relativisé, puisqu'il n'est qu'une représentation du sujet fini, une fiction utile à celui-ci pour mettre le réel en perspective.

Après avoir marqué les limites de ce que l'on peut savoir, la philosophie a pour tâche d'aller plus loin: déterminer ce que je dois faire (morale) et estimer ce qu'il m'est permis d'éspèrer (religion). Usage pratique de la raison pure : la morale

Il y a en l'homme une part qui échappe au déterminisme et qui fait de lui un être libre.

Etre libre c'est faire son devoir et faire son devoir c'est être libre. Dans la connaissance, l'homme est limité, tout accès absolu lui est barré, tandis que dans la morale quelque-chose d'illimité s'ouvre à lui, c'est la liberté qu'il est capable de découvrir en lui-meme et par lui-même.

La critique de la raison pratique va s'employer à montrer à quelles conditions le sujet peut être libre.

La liberté ne peut se comprendre que comme auto-détermination compléte de la conscience.

Ethos sous l'influence de la sensibilité: pragmatique; impératifs hypothétiques.

Ethos que l'on adopte en conscience, qui est donc inconditionnel: les impératifs catégoriques assurent l'auto-détermination du sujet.

"si l'action est bonne comme moyen pour quelque-chose d'autre, l'impératif est hypothétique;si elle est représentée comme bonne en soi, par suite comme étant nécessairement dans une volonté qui est en soi conforme à la raison, alors l'impératif est catégorique"

L'exigence de toute morale est une exigence d'universalité : la loi morale . On agit comme nous voudrions que les autres agissent.

La volonté est concue comme indépendante des conditions empiriques. La loi morale est posée par sa volonté (du sujet). Le sujet moral n'est plus ici ouverture, mais auto-position, fondement.

Le sujet se définit comme" un être fini et raisonnnable". Finitude pratique d'un sujet qui s'efforce de se hisser au dessus du monde. La sensibilité devient un obstacle à la subjectivité, au lieu d'en être une condition positive, comme dans la connaissance.

Exigence terrible : la philosophie pratique de Kant fait-elle autre chose qu'installer en nous, le législateur et le sujet; le prêtre et le fidèle.

Distinction entre légalité et morale:

La légalité ne regarde que la forme extérieure de la loi: sa conformité à la loi. La légalité est donc le bord objectif de l'impératif catégorique. Elle en regarde que le rapport du sujet aux autres individus.

La moralité suppose l'adhésion du suejt à la loi. La moralité est donc du côté subjectif de l'impératif catégorique. Elle regarde le rapport du sujet à lui-même.

L'état ne doit pas intervenir dans le domaine moral: qu'est-ce que le bien? La raison pure est la seule véritable source de toute législation.

L'homme est désarticulé entre la causalité  pour le domaine empirique (1° Critique) et la liberté pour le domaine moral (2°critique)

Jugement réfléchissant : le sujet doit faire en soi l'épreuve de l'universel , en inventant celui-ci au lieu de le reconnaitre simplement dans son évidence. Le sujet sors de soi-même et s'ouvre au delà de ses propres limites.

*Penser par soi-même : pensée sans préjugés

*penser en accord avec soi-même : pensée conséquente

*penser en se mettant à la place de tout autre : pensée élargie.

Processus dans lequel l'Ego se réfléchit et se constitue comme sujet en s'ouvrant et en élargissant son point de vue.

Le particulier est donné, l'universel doit être trouvé selon le mode réfléchissant.

3 Nietzsche : Subjectivation et volonté de puissance.

Nietzsche cherche d'où viennent la connaissance, la morale, la religion: l'éthos devient généalogique.

"Nous avons besoin d'une critique des valeurs morales, et la valeur de ces valeurs doit tout d'abord être remise en question" in Généalogie de la morale.

Il faut déplacer le regard critique, depuis les valeurs qui ne sont que des fictions, jusqu'à la vie, cette force qu'elles s'obstinent à nier. La volonté de puissance est la condition de possibilité de toute existence (transcendental) , volonté d'augmenter en force, en quantité, qui se manifeste à travers toute sensation, toute perception.  La volonté de puissance est un pouvoir d'être touché par ce qui arrive, c'est une force affective primitive dont tous les autres sentiments ne sont que le développement.

Le sujet est critiqué par Nietzsche: en tant qu'entité indépendante, séparée de la force qui le traverse.

L'acteur n'a été qu'ajouté à l'acte: l'acte est tout. Le sujet est multiplicité. La Volonté de puissance pluralise le sujet, en même temps qu'elle élargit aux dimensions du monde, du système entier de la vie, dont il n'est qu'un fragment.

Tout sujet n'est qu'un manteau d'arlequin , sans dehors ni dedans, sans extériorité, ni intériorité. Ce qui fait l'apparence d'une personnalité, c'est le masque derrière lequel , il faut savoir reconnaitre toutes sortes de forces et de rapports dfe force. Sous la scéne visible de la civilisation, une lutte sourde et implacable se déroule entre forces actives et forces réactives, entre vie et mort.

Le nihilisme et le surhomme :

Nietzsche constate que notre civilisation est nihiliste, elle dit non à la volonté de puissance, elle déprécie la vie.

Mauvaise conscience : Nietzsche renverse la démarche de Platon, au lieu d monter vers le ciel intelligible, immuable et pur , nous devons plonger dans la caverne, explorer joyeusement le sensible,l'émotion, la perception.

La mort de Dieu: L'homme se découvre le meurtrier de Dieu parce qu'il veut devenir Dieu lui-même. En fait a-t-on supprimé la religion quand on a supprimé le prêtre, quand on l'a mis dans le fidèle? (Interprétation de Gilles Deleuze)

Le dernier homme : c'est l'homme désillusionné: qui ne croit plus à rien. "Volonté de néant"

Tâche du surhomme : créer de nouvelles valeurs  ; faire triompher l'affirmation de la volonté de puissance, dépasser toute forme de négativité au profit de la création, de l'intensité. Le surhomme est gai, joueur, danseur; ce n'est pas un héros aux muscles d'acier, c'est l'innocence même:Béatitude Spinoziste?

Métamorphose de l'esprit :

Le chameau : le sujet porte le poids des valeurs morales; animal de la mauvaise conscience et de l'ascétisme.

Le lion : il casse les idoles. Meurtier de Dieu; Se libère des fardeaux.

L'enfant : innocence et jeux.

Tel est le surhomme qui est capalme d'oublier le bien et le mal et crée des valeurs nouvelles.

Sujet : Le sujet est métamorphose :sans attache, sans point fixe, le sujet n'a pas d'identité stable. Il n'y a pas de subjectum, de sous-jacent qui se métamorphose: le sujet lui-même est métamorphose.

Le sage Spinoziste jouit d'un être infini et absolu. Le surhomme Nietzschéen est pure sensibilité ésthétique au monde , jouissance des apparences et des phénomènes.

Choix de l'homme : Installer le prêtre en lui ou affirmer l'artiste en lui?

Faire de sa vie une oeuvre d'art, telle est l'intuition fondamentale de Nieztsche.

Esthétique de l'existence : éternel retour (Gai Savoir). Instrument de pensée de cette esthétique de l'existence. Sélection de nos actions et de nos formes de vie.Critère de retour indéfini de telle action, de telle forme de vie? La répétition remplace l'universalité de Kant.

Alors que le critère de toute éthique, chez Kant est la droiture, chez Nietzsche, c'est l'intensité.

Kant : Est-ce que vous écoutez bien la voie de la raison en agissant ainsi?

Nietzsche :Est-ce que vous irez au bout de vous même en accomplissant cet acte? Serez vous heureux en faisant cet acte?

Culture: Comment faire à l'homme une mémoire? Importance de se souvenir, de garder imprimé en nous et sur nous la marque du groupe: rôle des rites d'initiation. Un sujet est un initié, quelqu'un qui a été marqué, à qui l'on a fait une mémoire afin qu'il n'oublie jamais de se maitriser, cad de ne pas se venger.

L'important est "quel type d'homme forme cette culture? quelle marque imprime t elle? "

La marque souvent forte, voir douloureuse  permet de lutter cont la division de la socité (P.Clastres).

Il y a deux catégories de Sté: les sociétés d'artistes où la vie est évaluée en terme de création et de poésie. Les sociétés de prêtres où la vie est évaluée par un tribunal permanent du bien et du mal.

Le sujet est une multiplicité d'individus: être un surhomme c'est précisement sortir des limites du moi, pour s'ouvrir à l'infinité de forces qui parcourent le monde.  (ainsi le classement de Nietzsche dans une philosophie de l'EGO est un contresens).

IV La crise de l'ethos Philosophique moderne.

CH1 La subversion contemporaine du sujet : Malaise dans la civilisation.

La conscience moderne est troublée, soupçonneuse: malaise qui affecte l'ethos moderne? Pourquoi vivons nous maintenant notre autonomie et notre finitude sur le mode de la crise?

Marx et Freud nous disent : Le sujet est divisé, scindé . La belle unité dont la conscience donne l'apparence n'est qu'un mensonge qu'il se fait à lui-même.

La sensibilité et l'histoire se révellent des lieux d'instabilité (deux sols sur lesquels la modernité croyait appuyer sa finitude)         Freud nous enseigne qu'il y a dans la sensibilité des affects qui sont inconscients et qui mettent le sujet, à son insu, en tension permanente. Marx révelle que l'histoire est celle d'une lutte sans merci entre classes sociales.

S'il y a un malaise, s'il y a une crise dans l'éthos moderne, diagnostiquent- ils, c'est parce que le sujet refuse de voir ce qui se passe dans ces cavernes et parce qu'il refuse de prendrepart aux combats qui s'y livrent.

Trois maîtres du soupçon : Nietzsche,Freud,Marx. La critique est étendue à l'instrument même de la critique.

Sous la conscience politique : forces socio-économiques

Sous la conscience pyschologique : forces psychologiques inconscientes en opposition : les pulsions, le surmoi

Sous la conscience morale : lutte implacable entre les prêtres (forces réactives) et les artistes (force actives).

Freud et Marx fournissent des instruments d'analyse objective de cette réalité qui se dérobe à notre conscience.

Exigence pratique des deux maitres; Tâche pratique du philosophe :changer le monde.

 

Freud: "rentrer dans les sujets avec des mots et non avec des médicamens"

Refoulement : c'est le mécanisme parlequel ceratines forces psychiques empéchent des pulsions de devenir conscientes, car elles sont incompatibles avec certaines exigences morales.

Ce que je suis, ce n'est pas ce que je pense, mais ce que ça pense depuis mon enfance; l'autre scéne qui est en moi, c'est celle de mon histoire.

Le sujet est scindé : face au ça, le surmoi prend consistance en opposant aux pulsions les exigences de la culture. Notre conscience est constituée par le refoulement originaire de nos désirs. Le sujet apprend ainsi à renoncer aux désirs immédiats, à différer ses pulsions. Le ça est mis à distance : sublimation. Ceci afin que le sujet puisse tenir compte de la réalité qui l'entoure.

Le sujet se dote d'une identité sexuelle et personnelle : le moi qui lui reste aussi largement inconsciente.

La vie psychologique du sujet est donc toujours un équilibre instable, dynamique.

Les extrèmes : le pervers qui n'admet pas le surmoi, le névrosé qui est asservi au surmoi : toute manifestation des pulsions est empéchée.

Le surmoi individuel est doublé d'un surmoi-collectif : institution/père.

Le sujet doit rendre conscient l'inconscient dans le but de le maitriser, de ne pas se laisser dominer par ses pulsions.

"L'homme n'est pas maitre dans sa propre maison" Quelque chose  échappe irréductiblement à la conscience. Le sujet est hanté, habité par un autre.  Le suejt doit faire le deuil de toute transparence à lui-même.

Le sujet est divisé : la division (le conflit) est constitutive de son unité même. Acceptation de la part de l'immaitrisable en soi.

Marx : Division de la société.

Hegel : philosophie de la fin de l'histoire. L'histoire est finie au sens où l'humanité toucherait à son but: accéder à une forme d'existence rationnelle et pacifique!    La raison : saisir et comprendre ce qui est.

L'histoire est un processus de transformation des rapports sociaux. Les modes de productions structurent la vie matérielle des hommes. Une lutte ne cesse d'opposer les classes qui produisent à celles qui essaient de les asservir.

Marx trouve dans la condition faite aux exploités la raison inhérente à l'histoire: critique des mécanismes de la société.

"Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience" in critique de l'économie Politique.

L'être de l'homme est indissociablement relation et transformation ; Marx a voulu dire que toute activité est une forme de production, que les hommes produisent leurs Mythes, leur culture, leurs institutions politiqes et juridiques, comme ils produisent les biens dont ils ont besoin pour survivre. L'histoire des hommes se définit comme conflictualité : matérialisme historique: lutte des classes.

Dans le capitalisme, l'exploitation n'est pas cachée, elle est ouverte , éhontée, directe dans toute sa sécheresse.

Deux tendances chez Marx : une fin de l'histoire a sens Hélégien. une indétermination irréductible de l'histoire qui s'exprime à travers les luttes.

CH2  Le sujet face "aux choses même" : La phénoménologie

1 Husserl : Subjectivité et intentionalité.

Husserl veut réhabiliter le droit de la conscience à la connaissance d'elle-même et du monde. Notre impasse vient de l'aveuglement scientiste et techniciste qui tend à réduire notre rapport au monde à un rapport de manipulation .

Objectivisme : illusion que les seules sciences empiristes sont les seules sources de savoir.

Subjectivisme : relativité absolu de tout ce qui n'est pas scientifique.

Le but de la phénoménologie est donc de réenraciner les sciences dans le monde de la vie, de redonner à notre culture le sens du vécu subjectif. La phénoménologie est l'étude des phénomènes, cad de cela qui apparait à la conscience , de cela qui est donné. Il sagit d'explorer les" choses elle même".

Réduction : réduire la chose à son aspect de phénomène, mais aussi opération de la reconduire jusqu'à son sens originaire.: renouvellement du regard sur le monde. Mettre en suspens l'existence même des choses, au delà des jugements concernant tout ce qui dépasse nos perceptions (époche).

Je ne me préoccupe plus des choses en tant quelles sont posées dans l'existence, mais en tant qu'elles m'apparaissent.

L'intuition donatrice de l'objet, par qui il faut entendre non pas l'intuition de la réalité de l'objet, mais de sa présence à moi.

La conséquence de l'époche est qu'être n'est plus exister mais apparaitre.

Toute conscience est conscience de qiuelquechose: la conscience se définit comme intentionnalité: elle est tendue vers un objet.

La chose est toujours phénomène pour la conscience "le monde est inclu dans la conscience"

Transcendance-immanence : double mouvement d'extériorité des objets et d'inclusion dans ma conscience.

La conscience Husserlienne est visée, tension,mouvement vers le monde : intentionnalité.

La conscience est tendue vers  le dehors, mais contenue dans un ego transcendantal.

Retrouver l'ethos philosophique désintéressé des Grecs: "l'homme se trouve saisi par la passion d'une considération et d'une connaissance du monde qui se détourne de tous les intêrêts pratiques ... L'homme devient un spectateur désintéressé , un regard jetté sur le monde, il devient philosophe"

Le grand enseignement des Grecs, aux Yeux de Husserl, c'est que le rapport "théorétique" au monde, étant le seul qui soit pur, désintéressé, est le seul qui puisse nous mettre en contact avec les"choses-mêmes".

2 Jean-Paul Sartre : Subjectivation et création de soi.

La conscience n'est ni substance (Descartes), ni forme (Kant) mais éclatement, arrachement.

Transcendance de l'EGO : L'Ego est transcendant au sens où il est en dehors de la conscience.

Le sujet : C'est comme un rien qui, en même temps est tout, puisqu'il est la condition de toute existence.

L'Ego n'est pas propriétaire de la conscience , il en est l'objet. "L'existence précéde l'essence".

"Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde et qu'il se définit après. L'homme n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait". L'existentialisme est t-il un humanisme.

Le sujet Sartrien n'a pas d'essence, pas de nature., tout son être tient dans le faire, la création, l'action.

L'être de la chose (en-soi) et l'être de l'homme (pour-soi)

"L'homme est l'être par qui le néant vient au monde"

L'être propre de la chose:         L'en-soi ; l'être=être. Ce qui caractérise l'être en-soi est la plénitude, l'identité et l'inertie.

L'être propre de la conscience: Le pour-soi; être=ne pas être .La conscience est capable de se mettre à distance de soi-même.

"l'homme est d'abord ce qui se jette dans l'avenir, un projet qui se vit subjectivemet, l'homme sera d'abord ce qu'il a projetté d'être."

Primauté de l'imagination sur la perception. "imaginer, c'est poser un objet, comme existant ailleurs, ou n'existant pas, c'est donc néantiser le monde", faire des trous dans l'être.

Faire éclore le néant dans le monde, c'est la liberté.

Imaginer c'est secréter du néant. La liberté est ainsi pour Sartre négativité : critique, création.

La liberté est l'être de l'homme : l'homme est condamné a être libre.

La question est de savoir ce que l'homme fait de sa liberté.

Le critère de toute éthique est l'authenticité dans le rapport à soi-même. L'inauthenticité est l'aliénation: mon être se définit par     le regard de l'autre, il se laisse objectiver par lui. L'homme joue un rôle, l'homme réalise faussement son être à travers la reconnaissance sociale et les habitudes acquises.

Se nier au lieu de nier le monde, c'est faire preuve de mauvaise foi. l'homme inauthentique se ment à lui même.

aporie : L'authenticité du sujet est de coincider avec son être pour soi, de s'affirmer comme une conscience toujours en mouvement. L'autre dimension est justement que l'être pour-soi est néant. Impossibilité d'être en-soi pour-soi, de rester seul face à soi-même. Le sujet ne s'accomplit que dans le monde, tel qu'il est donné ettel qu'il sagit de le transformer.

"pratico-interne" : toute action est toujours récupérée, détournée. Toute praxis (pour-soi) retourne à l'inertie (en-soi).

Tout ce que nous faisons finit par se figer : refus de l'inertie, mais nous n'aurons jamais raison de cette inertie (au sens des lois physiques..)

"Le moi originel c'est l'oeuvre". L'homme se crée en agissant dans le monde au dehors de lui-même.

L'éthique est en quête d'inventivité pour le sujet, pas d'un port d'attache ou d'un tribunal.

Morale : Le devoir , c'est l'autre au coeur de la volonté. C'est le projet de la volonté conçu comme projet d'un autre.

désaccord des théses de JP Sartre et Freud/Marx ?

La structure fondamentale du sujet est la conscience; Si le sujet est orienté par des forces inconscientes , cela revient à subordonner le sujet à une instance objective (en-soi); ce que n'admet pas JP Sartre.   Car les conflits (ça-surmoi; forces productives-rapport de production..)traversent le sujet. Selon l'auteur  loin d'objectiver le sujet dans une figure particulière, ils creusent la faille où le sujet échappe à toute détermination.

Il y a un accord fondamental néammoins entre JP Sartre,Freud et Marx qui touche au rapport pratique que le sujet doit avoir avec lui-même : c'est en changeant le monde ou en changeant"son" monde.

Chez Sartre la liberté est négativité, pouvoir de néantiser, alors que chez Spinoza et Nietsche la liberté est affirmation augmentation d'être et non néant d'être.

 

En l'absence des dieux, comment sortir de soi sans se perdre?

L'éthos philosophique grec prend appui sur l'être lui-même, tel que l'intellect peut le contempler. L'idée éternelle chez Platon,la forme chez Aristote, fixent la ligne à suivre par le sujet pour se constituer. Avec l'ethosChrétien, l'hétéronomie retrouve ses droits; mais le Dieu d'amour et de sacrifice oblige à sortir de soi, à renoncer à soi pour se retrouver en lui.

Avec la modernité, il n'y a plus de modèle à imiter. Le sujet devient à lui-même sa propre limite.

Subjectivité : point fixe avant le soi.

Subjectivation : éclatement, mouvement avant tout Ego.

Le sujet se constitue t-il par l'auto-position ou par la sortie réflexive de soi?